Fête des morts
Restons au Mexique (terre d’origine des Aztèques) pour un paragraphe ou deux, mais plus précisément au début du XXe siècle. Le Moyen Age (achevé en 1492 avec la découverte de l’Amérique) et sa barbarie (tortures, esclavage etc..) sont enterrés sous les milliers de morts des guerres d’indépendance, civiles et bien sûr l’abominable Première Guerre Mondiale. En 1920, le petit squelette qui a eu fort à faire au cours des décennies passées, avait repris vie sous la plume de l’illustrateur Jose Guadalupe Posada, mais cette fois-ci sous une forme débarrassée de toute connotation religieuse. Il avait envahi les journaux en enrichissant leurs articles et avait marqué l’imaginaire populaire.
Ses petits personnages ont une résonance bonhomme (ou critique) dans le quotidien mexicain. Le président de la République Lazaro Cardenas y est sensible et décide d’inclure une représentation traditionaliste et unificatrice dans le quotidien de ses compatriotes. Pour ce faire, il laïcise la Toussaint en lui incluant une symbolique indigène agrémentée d’une forme toute mexicaine d’art populaire : la Caterina de Posada devient masque, les petits crânes et squelettes envahissent les rues (et les cimetières), s’ornent de couleurs vives, deviennent bonbons ou gâteaux le temps d’une célébration des disparus : la Fête des Morts contribue à cimenter une unité nationale mise à mal par une guerre civile juste achevée.
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